Certains lieux représentent un très grand intérêt à nos yeux. Nous les partageons ici.

Le barrage de Brives… voilà un ouvrage d’art qui est connu de toustes les canoéistes et de toustes les kayakistes de notre club de canoë-kayak ! Nous l’avons déjà mentionné à plusieurs reprises dans les précédents articles, principalement lors de nos séances d’entraînement. Il y avait sûrement diverses façons de présenter cet édifice, notamment par un angle d’attaque historique. Pourtant, cette manière d’aborder le barrage a déjà été brillamment traitée. Il est d’ailleurs possible de consulter son histoire sur la page régionale de l’inventaire du patrimoine.

Nous pensons qu’un tel lieu, qui revêt une importance si symbolique à nos yeux, ne peut pas se résumer à un article purement historique ou purement descriptif. Cet article ne peut pas non plus être rédigé à partir de l’expérience ou du témoignage d’un seul et unique individu. Non, car ce barrage a vu passer plusieurs générations d’adeptes de la pagaie, quelle que soit la saison ou le niveau d’eau. C’est pourquoi, nous avons lancé un appel sur les réseaux sociaux. Ainsi, cet article est un véritable condensé des différents points de vue et souvenirs qui nous sont parvenus !

Le barrage de Brives… Monument au centre de quasiment toutes nos séances ! Nous rappelons avec justesse qu’il s’agit d’un lieu mythique, adulé par certain⋅es mais redouté par d’autres. C’est pourquoi il est devenu impossible de comptabiliser le nombre de fois où nous sommes « monté⋅es à Brives » depuis la création de notre club en 1959. Ce barrage a également été témoin de nombreux dessalages dans le rappel, de bains, de glissades… mais aussi de « douches décoiffantes » au niveau des vannes de la rive droite, juste à côté du moulin. Enfin, se pose la question du nombre de toutes ces activités réunies, quel est ce chiffre ? Personne ne peut vraiment le dire sauf, peut-être, les poissons assistant au spectacle, aux tentatives d’esquimautage, aux traversés frénétiques des enfants sur le barrage à la recherche d’une poignée de vase qui atterrira sûrement sur la tête d’un kayakiste.

Aller vers le barrage Brives, c’est y aller « à la force de nos petits bras » et ce dernier parait bien loin, surtout pour les plus jeunes. Certain⋅es aiment à se rappeler la vue du viaduc et l’odeur particulière dégagée par la fonderie de Brives. Chacun⋅e se remémore son premier bac dans la première vague du muret, son premier ancrage, ses premières approches dans le rappel. Ce barrage en a très certainement vu des centaines, voire des milliers au cours des dernières décennies. Pour beaucoup, Brives rime avec un bonheur simple sous le regard amusé des adultes. L’été, ce lieu a vu des sorties d’escalade au niveau du viaduc de Brives, des sorties baignades en amont du barrage, des sorties bronzage au soleil, et tant d’autres… sans compter les sorties nocturnes accompagnées des soirées chamallows grillés et lâcher de lanternes.

Le barrage de Brives se raconte aussi en hiver, avec la puissance de son rappel qui peut s’étendre sur plusieurs mètres de large. Il s’agit alors de ne pas se faire happer par ce dernier, au risque de rester coincé⋅e dedans pendant une durée indéterminée et de connaître probablement une fin tragique. D’ailleurs, il existe une anecdote hivernale assez extraordinaire. Lors de la crue de 2004, le barrage était presque totalement sous l’eau. Cependant, il générait un train de vagues très puissantes. Pendant sa séance en bateau directeur le menant vers le pont de Saint-Fraimbault-de-Prières, Jérôme M. a décidé de ne pas débarquer pour éviter l’écueil. À la force de son dos et de ses bras, il a remonté le passage du barrage de Brives !

Mais parmi tous les souvenirs remontés par les canoéistes et les kayakistes passé⋅es par le club de Mayenne, il en existe un qui fait l’unanimité : la bataille de mousse ! Cette activité est aussi mythique que le barrage lui-même. En effet, une bataille de mousse ne se raconte pas, elle se vit ! Il faut imaginer des enfants plus ou moins grand⋅es, qui se dépêchent de débarquer afin de rejoindre le barrage le plus vite possible. Pour cela, iels courent sur le muret dans l’espoir d’atteindre le barrage avant les autres. Cette course engendre au passage quelques glissades et chutes anodines qui se terminent par un bain dans la Mayenne ! Les plus chanceux⋅ses peuvent escalader l’ouvrage et faire le plein de cette mousse, mélange de végétal, d’eau et de vase. Les premiers tirs fusent en direction de celleux qui ne sont pas encore sur l’édifice ou de celleux qui restent trop longtemps sur le barrage. Il n’y a pas d’alliances particulières puisqu’au final il n’existe ni gagnant, ni perdant. En revanche, toustes les participant⋅es doivent être touché⋅es au moins une fois ! Le but de ce jeu est toujours de passer un bon moment ensemble, pour celleux qui le souhaitent. C’est un jeu de fair-play, pas de domination.

Évolution du rappel en fonction du débit de la Mayenne :

Finalement, c’est Aurélien J. qui résume parfaitement ce que nous éprouvons pour ce lieu, avec une très jolie tournure : « je suis sûr que je lui manque autant qu’il me manque ».

Photos : Club de canoë-kayak JSPA Mayenne.

Article réalisé à partir des témoignages, remarques, commentaires, anecdotes de Aurélien J., Benoît R., Claude G., Gérard R., Karine B., Léa G, Marc B., Marc V., Mathieu B., Nathalie T., Patrick B. Merci pour leur participation !