Retour sur l’histoire du club, de la discipline et de toustes celleux qui ont contribué au canoë-kayak. Des souvenirs qui retracent l’histoire du canoë-kayak dans notre département de la Mayenne, de 1953 à nos jours.

Un peu d’histoire

Lorsque les pionnier⋅es décident de partir à la découverte des rivières de la Mayenne, iels se confrontent vite à un problème de taille. En effet, l’obstruction du lit des rivières par de nombreux embâcles ralentit toute progression. La première descente de la Colmont, relatée dans l’article des pionnieres, en est le principal exemple. Ainsi, la descente prend beaucoup plus de temps qu’initialement prévu, jusqu’à devenir une véritable expédition ! Il est donc nécessaire de procéder au nettoyage des cours d’eau.

Si le mot nettoyage est utilisé, il ne faut cependant pas imaginer un déboisement total des berges et un déblaiement du lit des rivières ! Il s’agit plutôt de retirer les embâcles les plus dangereux qui peuvent obstruer totalement le passage. Mais aussi de couper certaines branches et de retirer les arbres tombés en travers du lit. Parfois, les portions à nettoyer peuvent s’étendre sur plusieurs kilomètres… De longues journées sont consacrées au nettoyage, mais toujours dans une ambiance agréable et festive. Les premiers nettoyages s’organisent au début des années 1960. D’abord la Colmont, puis très vite la Haute-Mayenne, la Varenne, l’Ernée…

Évolution de l’action

Après ces gros travaux, lors des diverses sorties et descentes de rivières, les canoëistes et les kayakistes prennent le temps de retirer les branches mortes qui s’accumulent dans certains passages. Au fil du temps, iels ramassent aussi les différents objets qui flottent à leur portée. Malheureusement, plus le temps passe, plus les déchets se font nombreux. Les dirigeantes du club décident donc d’organiser des actions régulières sur les cours d’eau. Ces actions s’effectuent généralement au printemps, dès que le niveau d’eau baisse et que les beaux jours reviennent. Tout le monde participe, y compris les plus jeunes. Munies de sacs poubelles, iels naviguent sur les rivières et scrutent les berges à la recherche du moindre déchet.

Quand il a lieu, l’étiage de la fin de l’été est également une formidable occasion pour l’organisation d’un nettoyage du lit de la rivière. Entre le barrage de Saint-Fraimbault-de-Prières et le club, la collecte de déchets peut être très importante : pièces détachées de véhicule, appareils électroménager, gravats, barres de fer, parpaings, vêtements, plastique, etc.

Le samedi 25 mars 1995, c’est officiellement la première action sous le nom « Nettoyage de Printemps ». Cette opération est médiatisée en présence du maire M. Claude Leblanc et du sous-préfet, M. Legendre. Depuis, cette appellation est reprise chaque année…

Depuis sa création, notre club préserve l’environnement des lieux de pratique du canoë, du kayak et des sports de pagaie. Au-delà de cette action symbolique annuelle, nous souhaitons remercier toustes les pratiquantes qui ramassent régulièrement les déchets au cours de l’année lors des séances de navigation. L’eau c’est la vie !

Déclarée en préfecture le 8 avril 1959 et inscrite au Journal Officiel le 23 avril 1959, l’association Jeunesse Sports Plein Air (JSPA) Mayenne fête aujourd’hui ses 62 ans. Si les années 1950 sont marquées par l’arrivée des pionnier⋅ères du canoë-kayak en Mayenne et la création de l’association JSPA Mayenne, les années 1960, quant à elles, débutent par la construction du club. Ce lieu devra être aussi pratique et convivial que possible.

Un lieu pour la construction du club

De fait, pendant quelques années, la JSPA entrepose ses bateaux et son matériel de navigation dans divers endroits comme à l’ancienne piscine découverte de Mayenne, puis dans la buanderie de l’hôpital à côté du pont MacRacken, ensuite sur la route d’Aron dans un hangar qui n’existe plus de nos jours. Enfin, le club est construit à son emplacement actuel, au 17 rue Pasteur, au début des années 1960. En effet, un document daté de février 1961 fait mention d’un devis de maçonnerie, faïence, peinture et vernis, menuiseries, etc. pour la construction du club. L’année 1961 est celle des différentes démarches pour l’obtention de toutes les autorisations nécessaires à la construction de la structure. L’assemblée générale du 30 janvier 1962, quant à elle, confirme très clairement le projet : « Sur proposition du chef du service Jeunesse et Sports Monsieur Legendre, il est envisagé la construction d’un local en bordure de la Mayenne ».

Avoir la possibilité d’édifier un club en ville, de plus jouxtant la rivière, est effectivement le plus grand souhait des membres du bureau. Ces dernier⋅ères constatent réellement que la plupart des structures qu’iels ont pu observer ne sont pas accolées aux rivières. Ces configurations entraînent alors des problèmes de logistique. Le rapport du subdivisionnaire de Mayenne daté du 20 juillet 1961 indique le lieu de construction : « L’emplacement prévu pour la construction projetée est situé dans la partie basse d’une rampe d’accès de la rue Pasteur à la rivière […] ». Il s’agit du Quai de la Liberté, à proximité du lavoir du même nom. Cet endroit correspond à tous les critères souhaités par le bureau du club : au cœur de la ville de Mayenne et à côté de la rivière.

Le projet d’aménagement des locaux

Les membres qui participent à l’élaboration des plans souhaitent des locaux aussi agréables que fonctionnels. À l’extérieur, le terrain comprend un espace de rangement pour d’autres embarcations et un espace pour le rangement de la remorque et l’accès à la rivière. Le bâtiment dispose, au rez-de-chaussée, d’un garage pour le véhicule, d’un atelier de réparation pour les bateaux, d’une chaufferie pour le séchage des vêtements et des accessoires, d’un local de rangement pour le matériel et les bateaux, des vestiaires avec douches et sanitaires pour les canoéistes et les kayakistes. Tandis qu’à l’étage, se trouvent le bureau, le labo photo, l’infirmerie, un grand balcon, une terrasse et surtout un club-house. Les membres du bureau songent à la conception de ce club-house afin de fédérer toustes les pratiquant⋅es dans une ambiance sympathique.

Les travaux de construction du club

Quand la construction débute en 1962, l’entreprise en charge de la maçonnerie se confronte à une difficulté non prévue lors des travaux de fondation. Il s’agit de la nature instable et vaseuse du terrain. Afin de remédier à ce problème, une entreprise spécialisée est contactée afin d’enfoncer des pilotis, à l’aide d’une sonnette, dans le sol mouvant. Par la suite, les travaux de maçonnerie peuvent reprendre.
L’assemblée générale de janvier 1966 se déroule dans les nouveaux locaux en présence de monsieur Legendre, directeur départemental des sports.

L’utilisation des locaux

Lorsque la construction du club est achevée, les locaux sont aussitôt investis et pleinement utilisés. Une pièce joue un rôle central et catalyseur dans la convivialité : le club-house. Alors, des bals y sont organisés, tout comme des repas, des réunions et autres rencontres formelles ou festives. Véritables moments de rencontre et de jeu, ces manifestations participent à cimenter les relations entres les individus.

Si chacune des pièces qui composent le club est importante, l’autre incontournable est sans nul doute l’atelier. En effet, ce local autorise le stockage des outils, des produits et des matières premières nécessaires à la construction et à la réparation des embarcations composées de bois, de fibres de verre et de résine. Là encore, la construction d’un canoë ou d’un kayak requiert le travail d’une équipe qui développe et renforce la coopération entre les membres. C’est le souhait des dirigent⋅es des débuts : favoriser la sympathie et accroître la synergie entre toustes les membres.

La continuité

Au milieu des années 1960, le club de canoë-kayak de Mayenne est probablement un des clubs les mieux équipés. Sa configuration et son emplacement en font un lieu pratique privilégié pour l’initiation des débutant⋅es et des scolaires. De plus, le cadre verdoyant en amont du pont MacRacken et le barrage de Brives en font également un terrain propice à l’initiation d’une grande qualité pour tous les passionné⋅s de ce sport. D’ailleurs, il y a tant à dire sur ce barrage qui a vu passer des générations entières de canoéistes et de kayakistes, qui a assisté à des batailles de mousse épiques… Mais c’est une autre histoire.

Photos : Jean Loiseau, Ouest-France (articles journaux) et inconnu (carte postale).
Article réalisé à partir des archives club de canoë-kayak JSPA Mayenne.

Le compte-rendu de descente, un outil informatif…

Les pionnier⋅ères parcourent les rivières nord-mayennaises à vue et les défrichent au fil de la navigation. Iels explorent chaque passage, essayent de franchir chaque obstacle, contournent chaque rocher, observent chaque mouvement d’eau, regardent chaque arbre. Ce véritable travail d’exploration se fait au prix d’un nombre incalculable de dessalages et de bains, d’affaires trempées et de matériels cassés… mais aussi de moments d’entraide et de partage, d’éclats de rire et de souvenirs. Tous ces parcours sont consignés dans un document rédigé après chaque séance : le compte-rendu de descente. Différentes données sont relevées lors d’une descente, telles que le nom de la rivière, les horaires de départ et d’arrivée, le lieu de la sortie, la météo, le niveau de la rivière, le matériel perdu ou cassé, les différents équipages… Toutes ces données sont ensuite compilées dans le compte rendu de descente. Elle peuvent faire l’objet de notes spéciales et de schémas. Ces notes renseignent sur les difficultés potentiellement rencontrées sur les parcours. Elles servent à éclairer les futur⋅es pratiquant⋅es sur les trajectoires à emprunter et participent ainsi à la mémoire collective. De plus, les rivières sont ensuite classées par complexité : possible pour les néophytes ou les plus confirmé⋅es.

… et utile !

Parmi les rivières mayennaises pratiquées par les pionnier⋅ères au début des années 1960, nous pouvons citer la Mayenne, l’Aron, la Colmont, l’Ernée et la Varenne. Hors du département, il s’agit régulièrement de la Sarthe et parfois le Scorff et l’Ellé lors des critériums. Pour une même rivière, les notes informent également des conditions de parcours différentes en fonction de la météo. Ainsi, la Mayenne, bien que classée comme sans difficulté en temps normal pour le parcours allant de la carrière de Saint-Fraimbault-de-Prières à la piscine découverte de Mayenne (camping actuel), se révèle plutôt ardue lorsqu’un vent fort de face vient ralentir la navigation. Une note datant du 24 janvier 1960 en fait état : « Ce parcours sans obstacle n’est pas à faire par grand vent de face. Ce parcours devenant alors très dur ». Réalisée le 24 octobre 2020 dans des conditions similaires, cette portion de rivière est effectivement très compliquée à naviguer.

De l’écrit à l’oral

Certains passages, remarquables par leur difficulté ou leur technicité, sont affublés d’un nom qui fait référence au lieu ou à une métaphore. Parfois, personne ne sait vraiment expliquer pourquoi tel ou tel passage est nommé ainsi. En revanche, un nom de passage évoque aussitôt le nom de la rivière, et vice-versa. Ainsi, la « Passerelle de Fer », le « Moulin neuf », la « Table Ronde » ou le « Saut du Loup » sont des passages emblématiques de la Colmont, rivière du bocage mayennais. La répétition de la navigation sur les mêmes parcours et sur les mêmes passages, au fil des saisons, a permis d’amasser une grande quantité d’informations. Ces dernières ne sont plus forcément retranscrites, mais aussitôt assimilées par les canoéistes et les kayakistes puis transmises oralement aux autres pratiquant⋅es.

Aujourd’hui, l’exercice des prises de notes par le compte-rendu de descente n’existe plus. Peut-être faudrait-il reprendre cette activité afin de réaliser une mise à jour, voire une étude comparative diachronique de la navigabilité des rivières mayennaises… Pour autant, en cas de sortie sur une rivière inconnue, il est impératif d’effectuer une reconnaissance de ladite rivière avant toute navigation. L’idéal est toujours de rencontrer les canoéistes et kayakistes locaux⋅ales pour être informé des écueils ou passages complexes. Il est même souhaitable d’opérer une ou plusieurs descentes accompagné⋅e des pagayeur⋅euses autochtones. Dans le même sens, il est aussi très fortement recommandé d’opérer une reconnaissance lorsqu’une rivière connue n’a pas été descendue depuis longtemps ou après un phénomène météorologique important : orage, crue, tempête, etc. D’ailleurs, chaque rivière mériterait un article, mais c’est une autre histoire…

Photos : Club de canoë-kayak JSPA Mayenne.
Article réalisé à partir des archives du club de canoë-kayak JSPA Mayenne.

Le développement du canoë-kayak en Mayenne

Le commencement

Raoul Vieren, sportif de haut niveau originaire de Bretagne, arrive en Mayenne, et plus particulièrement à Mayenne, en 1953 comme attaché à la direction des sports. Il occupe alors le poste de maître d’arrondissement chargé par monsieur Legendre, directeur départemental des sports, de mettre en place le canoë-kayak. L’époque est favorable à ce type de sport. En effet, monsieur Maurice Herzog, qui sera secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports de 1958 à 1966, éprouve un attachement particulier envers les sports de plein air.

Ainsi, monsieur Legendre missionne Raoul Vieren et le charge de développer le canoë-kayak dans le département de la Mayenne. La direction générale des sports aidant financièrement, mais aussi matériellement en fournissant des bateaux. Cependant, Raoul Vieren, qui pratique le football, le basketball, le handball, l’athlétisme et la musculation, déclare à monsieur Legendre qu’il est totalement ignorant en canoë-kayak. En réponse, ce dernier lui signale simplement que ce fait n’est pas bien grave et qu’il fera un stage à Vallon-Pont-d’Arc pour apprendre la discipline.

La création d’une équipe

Après 15 jours de formation en Ardèche mêlant l’escalade, le canoë-kayak et la spéléologie, Raoul Vieren revient en Mayenne avec une idée bien précise, celle de constituer une équipe encadrante. Par chance, lors de son retour, il entend parler d’un instituteur de Mayenne qui avait déjà pratiqué le kayak. Il décide donc de le rencontrer au plus vite dans son établissement scolaire. Lorsqu’il arrive sur les lieux, Raoul Vieren regarde par la fenêtre de la salle de classe. Il est très surpris d’entendre puis d’apercevoir des élèves chanter à quatre voix sans même la présence de leur instituteur. Il écoute un moment quand soudain il sent une main se poser sur son épaule : c’est Jean Thuillier, dit « Palou ».

Puis, d’autres rejoignent l’équipe : Michel Kergrohen, Jean Rouby, Daniel Houdin, Paul Coulange, Georges Thiol, Marie-Solange Thiol, Pierre Collet, Claude Bréhin, Jean Loiseau, Pierre Morinière. Mais aussi des plus jeunes comme Claude Gaugain, Patrick Launay, Françoise Legall, Jean-Pierre Morinière, Gérard Rebou et Gabriel Ribay. Les pionnier⋅ères sont présent⋅es…

Les débuts du canoë-kayak en Mayenne

Les premières sorties des pionnier⋅ères

Tout d’abord, ce groupe de passionné⋅es entreprend, avec le concours du lycée professionnel, le renforcement des 4 canoës issus de la dotation de la direction générale des sports. Bien que neuves, ces embarcations n’autorisent pas, dans leur état initial, une utilisation sur des rivières sportives telles que la Colmont dans le bocage mayennais. Cette rivière est d’ailleurs le théâtre de la première sortie des les pionnier⋅ères, et pas des moindres : le parcours choisi doit relier Gorron à Oisseau en 3 heures.

Si le départ de Gorron a bien eu lieu à 9 heures du matin, les canoéistes n’arriveront jamais à midi sur Oisseau, mais à 18 heures pour un retour à Mayenne vers 19 heures. Une véritable expédition ! Découvrir la rivière à vue, dessaler, vider les bateaux, franchir des obstacles inconnus, éviter les arbres en travers de la rivière sont autant d’embûches qui ralentissent la progression des pionnier⋅ères. Pourtant, cette expérience enrichie les connaissances du groupe et incite les membres à prendre des notes et à restituer les observations réalisées.

L’association JSPA Mayenne

Ainsi, le groupe de les pionnier⋅ères commence à s’organiser afin de créer une association sportive le 8 avril 1959 – Parution au Journal Officiel du 23 avril 1959 – elle portera le nom de Jeunesse Sports Plein Air Mayenne (JSPA Mayenne). Michel Kergrohen en sera le président pendant 3 années, Jean Rouby sera le trésorier et Raoul Vieren sera le secrétaire. Quelque temps avant Raoul Vieren, son frère jumeau lança le canoë-kayak dans le Morbihan. Une descente de la Varenne est organisée avec les morbihannais comme démonstration pour le public mayennais.

C’est le départ de la construction d’une remorque, puis de l’achat d’un véhicule, puis de 10 bateaux supplémentaires afin de naviguer sur la Colmont, la Varenne, la Mayenne, la Sarthe. Les sorties se soldent par de multiples bains puisque les canoës ne possèdent pas de pontage pour empêcher l’eau de pénétrer à l’intérieur des embarcations. De plus, ces expéditions sont parfois assez périlleuses. C’est alors que le nouveau président de l’association, Paul Coulange, industriel textile localisé à Mayenne, confectionne les premiers pontages – aujourd’hui appelées jupettes – avec des matières plastiques assurant l’étanchéité.

L’essor de la pratique

Lorsque les sorties sont organisées, la direction générale des sports préconise de se doter d’un sac avec plusieurs affaires de rechange. Devant la fréquence des dessalages, les membres de l’époque finissent par abandonner cette recommandation : si une personne doit être mouillée, elle le sera jusqu’à l’arrivée et ne se changera qu’une fois l’activité terminée. Cette méthode réduit la logistique et la durée des parcours. C’est ce principe qui perdure encore aujourd’hui même si les dessalages sont moins nombreux. Parallèlement à l’activité du canoë-kayak, la JSPA Mayenne dispose d’une école de voile à La Guérinière sur l’île de Noirmoutier.

Les fonds récoltés grâce à cette école servent à financer les déplacements sur les compétitions de canoë-kayak organisées dans les montagnes françaises, mais aussi à subventionner la construction du club de canoë-kayak de Mayenne. Effectivement, l’entreposage des bateaux s’est d’abord fait à l’ancienne piscine découverte de Mayenne, ensuite dans la buanderie de l’hôpital de Mayenne jouxtant le pont MacRacken, puis sur la route d’Aron dans un hangar qui n’existe plus : sur l’emplacement de la Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté Jules Ferry. Enfin, le club a été construit à son emplacement actuel au 17 rue Pasteur au début des années 1960. Mais c’est une autre histoire…

Photos : Jean Loiseau et al.
Article réalisé à partir des entrevues de Raoul Vieren menées par Patrick Berçon-Mène.